Entre les rayons.

Il haussa les épaules. Il ne voyait pas vraiment comment Tatiana pouvait le trouver courageux.

« Plusieurs fronts à la fois? Peut-être, mais… en même temps… je m’y perds complètement. Je suis complètement en miette, Tatiana… J’essaie… de me construire peu a peu, mais j’ai l’impression que je fais cela de la mauvaise manière. C’est trop à la fois, j’en viens à ne plus savoir ce que je veux. C’est… la première fois que j’ai réellement des amis, j’ai encore du mal à tenir une véritable conversation et pourtant, j’ai un petit ami. Enfin, Andrew, je l’ai réellement connu au milieu de l’été, mais il m’a tellement obsédé, j’aimais tellement ses manières avec moi que… enfin, je l’ai revu en début d’année et je n’ai plus voulu le lâcher. Et même si je me suis absenté sans l’avertir et sans jamais communiquer avec lui pendant plusieurs mois à cause de l’accident de Camille, il m’aime encore et il veut toujours de moi… Mais ça fait trop à la fois… Si seulement Camille n’avait pas eu cet accident… ça aurait déjà fait un truc de moins sur mes épaules. »

Il avait l’impression que sans sa sœur, il perdait une immense partie de sa pauvre petite âme en construction. Il avait l’impression qu’on lui arrachait une partie de lui-même. De plus, il ne savait pas ce qui le poussait à continuer et à ne pas abandonner… La peur que sa sœur se réveille et qu’elle découvre qu’il n’avait rien fait de plus que s’inquiété pour elle? Peut-être…
Gary ne savait pas trop ce qui le motivait à continuer ainsi.

« Merci, Tatiana de bien vouloir tenir cela mort… Pour Andrew… c’est surtout par mesure de sécurité pour toi que je te demande de l’éviter… Il s’est… un peu servit d’une fille qui se trouve dans la même chambre que moi et ça l’a complètement détruit, la pauvre. Il a été un peu trop dur avec elle… Je ne voudrais pas que cela t’arrive. Il habile et manipulateur, quand il le désire. Je ne voudrais pas que tu te retrouves avec un petit cœur vert sur le poignet… »

Il avait hâte que tout cela cesse, qu’Andrew cesse de voir ces filles afin de maintenir cette horrible réputation…

« Oui, je sais que ça ne se voit pas pour mon œil… mais je préfère que personne ne le sache. C’est gênant un temps, mais on finit par s’y habituer. Enfin, il m’arrive parfois de percuter des gens qu’une personne « normale » aurait dû voir ou encore une chaise… mais on finit par s’y habituer, on apprendre à tourner un peu plus la tête sur le côté, on apprend à asseoir les gens du côté où l’on voit… Être assit correctement, je ne te verrais même pas. Ce n’est pas pour rien que je me suis mis dans cette position. Les gens croient que c’est pour que je puisse mieux voir la personne, lui parler plus en face, mais c’est surtout que je déteste ne pas voir ce qui se passe à côté de moi. »

Tatiana pourrait essayer de jouer la borgne pendant une journée, si ça l’amusait de voir comment on pouvait vivre ainsi. Il suffisait de mettre un bandage sur l’œil et elle verrait comme Gary! Ça lui faisait penser à ces jours, où, parfois, on invitait les gens à vivre en aveugle soit pour un jeu, soit pour un repas. Gary était souvent le plus doué à ces jeux. Son champ de vision étant déjà limité, il avait moins de mal à se souvenir de l’endroit d’une telle chaise ou d’une telle table.
Gary rougit lorsque Tatiana déposa un baiser sur ses lèvres. Peut-être une tradition, dans son pays… après tout, elle savait que Gary était déjà prit. Néanmoins, cela n’empêcha aucunement le jeune Lowell de devenir aussi rouge qu’une tomate bien mûre.

« Euh… c’est… une tradition, dans ton pays de faire cela aux gens? » réussit-il enfin à demander, jetant un petit coup d’œil autour d’eux. Personne… Un tel acte, après tout, n’avait pas la même signification ici que chez les Russes.

Tatiana comprit vite que le jeune homme s'en faisait plus pour les autres que pour lui-même. L'accident de sa petite soeur le hantait, elle se rendit compte qu'elle n'avait pas pensé à lui demander comment la petite fille en était arrivée à plonger dans le coma. Puis elle décida que ça ne la regardait pas après tout, Gary lui avait déjà beaucoup parlé de lui. Elle ne voulait pas se montrer indiscrète une fois de plus.

- Je suis sûre qu'elle ressent quand tu es là, même si elle n'est pas vraiment consciente. Je crois qu'il éxiste un lien si fort entre deux frères et soeurs que rien ne peut le briser... Même pas la mort... ajouta t-elle faiblement. C'est difficile à expliquer mais... Parfois, je sens la présence d'Alexandra si fort ! Elle me rend visite dans mon sommeil, c'est là qu'elle est la plus active, que je la vois le mieux... Toujours quand je rêve : elle me parle, je l'écoute, je peux presque la toucher ! Je ne sais pas pourquoi, je te raconte tout ça, tu dois me prendre pour une folle !...

Le jeune Poufsouffle lui reparla de son petit ami, de ce qu'il avait fait à une autre fille, d'un coeur vert sur sa main. Il ne voulait pas qu'il lui fasse du mal... Tatiana lui sourit.

- Je suis une grande fille ! Je peux me défendre toute seule tu sais... Andrew ne doit pas être si terrible que ça puisqu'il t'a toi ! Et puis pourquoi un coeur vert ?... Plutôt bizarre comme signe ?

Elle en était encore à ses réflexions quand il lui avoua que son handicap lui jouait parfois de mauvais tours : Gary avait appris à vivre avec mais il lui arrivait souvent de se cogner... Elle comprit soudain pourquoi, il n'avait pas vu la chaise qu'elle avait laissé entre les rayons de la bibliothèque. Elle s'en voulut immédiatement un peu plus. Et comme pour s'excuser elle lui avait donné un baiser amical qui avait surpris le jeune homme. Pour elle, s'était simplement une manière de lui prouver qu'elle tenait à lui... Il rougit violemment.

- Tu ne connais pas le baiser russe ? demanda t-elle en riant. C'est comme ça que nous nous disons bonjour quand on est proche de quelqu'un et qu'on l'apprécie. Et il ne faut y voir aucune connotation, même les hommes s'embrassent entre eux ! Elle prit un air faussement vexée et ajouta : J'embrasse si mal que ça, Gary Lowell ?

tatiana se rendit compte immédiatement de son erreur, quand elle vit le désarroi du jeune homme, il avait pris ses dernières paroles pour lui... Elle l'enlaça de ses bras pour calmer son angoisse [HJ : Andrew, si tu nous regardes !]

- Je me suis mal exprimée, excuses-moi ! Quand je parlais de la mort, je ne pensais qu'à Alexandra... Je ne me permettrais pas de dire quoi que ce soit sur ta petite soeur.. Je suis navrée que tu l'aies pris pour toi, je... Ca n'était pas mon intention...

Après un court silence, Gary lui expliqua la signification de ces coeurs qu'Andrew avaient l'habitude d'inscrire dans la chair des ses victimes. Tatiana le regarda avec des yeus ronds, interloquée par ce qu'elle venait d'entendre. Comment pouvait-il être si abject cet Andrew ? se servir des filles pour assouvir ses instincts primaires, et les marquer comme du bétail... Elle avait quand même du mal à admettre qu'il ne la faisait pas exprès... Mais elle ne dit rien, par égard pour son ami.

- Ne t'en fais pas pour moi ! lui dit-elle en souriant. Celui qui marquera Tatiana October n'est pas né ! Je ne me laisserai pas faire... Ca ne se voit pas comme ça au premier coup d'oeil, mais je sais me servir de mes petits muscles quand il le faut !..

Elle baissa la tête pour ne pas que le jeune Poufsouffle voit qu'elle était en train de rougir quand il lui reparla de son baiser, il n'avait pas l'air trop fâché par cet élan soudain de tendresse... Elle avait toujours du mal à se contenir en public... Elle agissait par instinct et ne réfléchissait qu'après... Et bien souvent, c'était trop tard !

- Je te promets de faire attention ! J'essaierai de brider la petite vélane russe qui est en moi... Si j'y arrive !.. Et puis, je ne veux surtout pas te créer d'ennui, tu en as suffisament comme ça...

Pour la première fois depuis le début de leurs conversation, Gary avait l'air déçu par le commentaire de la jeune femme sur son petit ami. Elle vit bien qu'il avait tiqué quand elle s'était hasardée à critiquer le marquage des proies du beau gosse. Mais pour la jeune femme, cela ressemblait plus à de la cruauté mal placée, qu'à un acte inconscient. N'empèche, elle venait de lui dire qu'elle ne jugeait pas les gens sans les connaître et pourtant, c'était exactement ce qu'elle venait de faire ! Elle ne voulait pas lui faire de peine... Elle lui adressa un sourire réconfortant.

- Tu as raison, je n'ai aucune raison de douter de ta parole. Je ne le connais pas, et je n'ai pas à juger ce qu'il est ou n'est pas...S'il y a un moyen d'effacer ces marques je suis sûre qu'il te donnera la solution... Il a l'air de tenir à toi, donc il le fera par amour pour toi ! Et puis... Les gens peuvent changer par amour... C'est ce qui la force de ce sentiment !...

Elle rit quand elle lui avoua ses origines vélanes... Ca lui avait échappé, par habitudes elle n'était pas du genre à étaler ses origines. Mais Gary était son ami maintenant, elle avait toute confiance en lui. Ca aussi, elle ne le disait pas à n'importe qui... Elle ne le cachait pas pour autant, certains s'en apercevaient d'eux-même, mais elle ne le divulgait pas. Tatiana ne voulait pas que les gens la regarde comme une bête curieuse... Surtout que les vélanes aussi traînaient une certaine réputation. Le jeune homme la regarda encore plus profondément... Il semblait chercher une réponse, elle n'osa pas lui demander à quoi il pensait. Maintenant que le sujet était lancé, elle ne pouvait que répondre à sa question.

- Je suis à moitié vélane, du côté de ma mère... Elle m'a légué beaucoup de choses ma mère ! dit-elle en lui adressant un clin d'oeil. Mon sang, mon don magnétique, mon charme naturel !.. Je lui dois tout ce qui fait que je suis moi ! Mais, s'il te plait, j'aimerais que tu gardes ça pour toi, Gary ! Je n'aime pas que ça se sache...

Gary se sentait un peu soulagé qu’elle lui dise qu’elle n’avait pas à douter de ses paroles. Andrew n’était peut-être pas le plus gentil des hommes, d’accord, mais il ne faisait pas cela de gaieté de cœur, Gary en était convaincu. Andrew n’était pas méchant. Il ne pouvait pas être méchant, c’était simplement une facette.
Il secoua doucement la tête :

« Je ne veux pas qu’il change… Je sais qu’il me donnera la façon de débarrasser Loriane de ce cœur. Et s’il ne connaît pas la moindre solution, je ratisserai la bibliothèque afin d’en trouver un. Loriane n’est pas ma petite amie, mais je peux pas la laisser dans un tel état… Andrew ne pensait probablement lui faire de mal… »

Il espérait avoir raison, en tout cas. Mais il était convaincu qu’Andrew lui donnerait une solution afin d’aider la pauvre Loriane.
Gary soupira faiblement. C’était en partie de sa faute, ce qui était arrivé à Loriane. Il était heureux, néanmoins, que son amant n’ait pas touché à qui que se soit d’autre durant son absence. Ça lui faisait un tracas en moins, il avait assez de sa petite sœur dans le coma.
Mais son nouvel intérêt pour Tatiana lui fit vite oublier ces sombres pensées. Une demi-Vélane! Voilà d’où lui venait sa beauté…

« Wow… je comprends mieux d’où te viens ta beauté… Promis, je n’en parle pas! Tu peux compter sur moi. Mais… il me semblait que les Vélanes avaient la possibilité de charmer les gens… Pourtant, oui, je te trouve belle, très belle, même… mais je ne me sens pas gaga comme on le voit parfois dans certains livres quand on explique ce que le charme d’une Vélane peut faire… »

Intrigué et à la fois ravi que Tatiana lui fasse confiance à ce point, Gary ne pouvait s’empêcher de se poser mille et une questions et interrogations.

« Je me suis fait donner un baiser russe par une demi-Vélane! » dit-il en souriant, bombant le torse en retenant sa respiration comme s’il s’agissait d’un très grand exploit. Puis, reprenant son sérieux, il ajouta : « Elle devait être une femme bien, ta mère. Je suis certain qu’elle est ravie de voir où tu en es, à présent. Mais évite de faire tomber tous les hommes à tes pieds, le sol de Poudlard est terriblement dur! » dit-il en riant, même s’il avait été des plus sérieux lorsqu’elle avait assuré à Tatiana que sa mère était probablement fière d’elle. Certes, elle était morte, mais le monde de la magie était enveloppé de mystère. Peut-être que cette femme pouvait voir et veiller sur sa fille. C’était, en tout cas, ce qu’aimait imaginer Gary quand, par moment, il ne voyait plus aucun espoir pour Camille.

[Désolé pour hier, il faisait trop chaud quand je suis revenu de la ville...]

Tatiana était fascinée par le jeune amoureux qu'elle avait en face d'elle. Jamais elle n'avait connu de personne cappable d'un amour si puissant et si fort qu'il pouvait pardonner ou même oublier le mal qu'Andrew avait pu faire aux autres. On ne voyait ça que dans les livres romantiques, elle ne pensait pas que ça puisse éxister en vrai !
C'est un sentiment qu'elle ne connaitrait sans doute jamais. La jeune russe était beaucoup trop fière pour pouvoir accepter que son petit ami puisse aller voir d'autres filles, surtout si c'était pour donner le change afin de maintenir intacte une réputation.

- Je suis admirative Gary ! lui dit-elle avec un regard plein de douceur. Je t'envie cet amour si pur que tu lui voues. C'est quelque chose que je ne pourrais jamais concevoir ! Je suis bien trop impulsive et fière pour ça ! Je n'aurai jamais la patience ni le courage de supporter ce genre de situation... C'est pour ça que j'ai préféré rompre avec Peter !

Le côté vélane de Tatiana semblait beaucoup intriguer le jeune Poufsouffle. Elle étouffa un rire quand celui-ci lui fit une réfléxion à laquelle elle ne s'attendait pas vraiment : "Pourtant, oui, je te trouve belle, très belle, même… mais je ne me sens pas gaga comme on le voit parfois dans certains livres quand on explique ce que le charme d’une Vélane peut faire.". Elle éclata d'un rire franc devant l'incompréhension du jeune homme. Comment allait-elle bien pouvoir lui expliquer le mode de fonctionnement du charme des vélanes.

- C'est vrai que tu me trouves "très belle" Gary ? lui demanda t-elle en lui adressant un clin d'oeil. Elle reprit son sérieux et tenta une explication personnelle. Ce que je crois, c'est que les sorcier qui ont écrit tous ces livres ou ces articles sur les vélanes étaient eux-même sous notre charme. Tu ne peux écrire des choses qu'en te basant sur ton ressenti... C'est un peu confus là non ?... Par exemple toi, il ne te viendrait pas à l'idée d'écrire un bouquin sur mon charme naturel et mon pouvoir de séduction alors que tu n'y est presque pas sensible ?...

Le jeune homme resta un peu incrédule, et c'est à ce moment là que Tatiana se rendit compte qu'elle n'avait pas compris grand chose à ce qu'elle venait de dire... Puis il lui parla de sa mère, il semblait persuadé que, de là-haut, elle veillait sur sa fille... La jeune femme sentit une nouvelle fois une boule se nouer au creux de son estomac.

- C'est très gentil Gary, ça me touche énormément ! Et je suis sûre que ta petite soeur sait tout ce que tu fais pour elle... Moi je ressens tout ce que la mienne fait... Et ne t'inquiètes pas pour moi ! Le sol de Saint-Petersbourg a été infiniment plus dur que tout ce qui peut m'arriver désormais !... Je t'assure !... Quant aux hommes ! finit-elle en souriant. Il en est déjà un que je n'aurai pas : dommage !... Et toi, je t'en pries, fais bien attention à toi ! Tes conseils que j'apprécie, te concernent aussi je ne voudrais pas que tu tombes de trop haut toi non-plus...

Admirative? N’exagérait-elle pas donc un peu? Oh d’accord, elle admirait plutôt le fait que Gary était prêt à accepter qu’Andrew se retrouver dans les bras de quelqu’un d’autre… peut-être admirait-elle aussi le fait que Gary pardonnait à Andrew ce qu’il pouvait faire… Néanmoins, Gary avait beau pardonner, mais il n’était pas toujours ravi de ce que son bel amant pouvait faire.

« Ce n’est pas du courage… c’est simplement… euh… »

Comment expliquer cela à Tatiana? Gary n’arrivait pas à trouver les mots justes pour décrire ce sentiment qui lui donnait toujours envie de pardonner à Andrew ses bêtises ou d’accepter ce que son bel amant pouvait faire, même s’il était contre cela.

« Enfin, je savais un peu ce qui m’attendrait en étant en couple avec lui… et puis il m’avait clairement avertit pour son père qu’il fallait taire notre relation. Personne ne me soupçonnera jamais d’être avec Andrew, mais Andrew, lui, doit continuer de tenir cette horrible réputation. Si son père venait qu’à tout savoir… »

Gary ne donnait plus très cher de sa peau, dans ce cas. Il soupira faiblement, espérant grandement que Tatiana se trouverait quelqu’un de mieux que ce Peter.
Par contre, Tatiana le perdit complètement dans ses explications. C’était confus, pas très clair et Gary n’avait pas la moindre envie de se creuser la tête afin de trouver un sens à tout ce charabia.

« Euh… j’avoue que… je n’ai pas comprit grand chose. En fait, je me demandais seulement comment je pouvais rester si peu sensible à ton charme en sachant que tu es à moitié Vélane. Mais oui, je te trouve très belle… il faudrait vraiment un idiot pour dire le contraire de toi. » dit-il en rougissant.

Il ne répondit rien aux propos suivants de Tatiana. Il ne savait pas si Camille pouvait réellement savoir ce qu’il faisait pour elle. Après tout , il ne faisait qu’espérer la voir se réveiller. C’était bien peu… Gary aurait préféré faire plus.

« Le seul truc qui me ferait tomber de trop haut… se serait qu’on m’envoie une lettre pour me dire que Camille ne se réveillera plus jamais. S’il y a quoi que se soit de nouveau dans l’état de ma petite sœur, mes parents sont supposés m’écrire… et chaque jour, j’espère et je redoute une lettre. Je ne sais même pas si j’aurai le courage de revenir ici une fois que je l’aurai revu, à l’hôpital, en allant me faire enlever ce plâtre. Tout comme je ne sais pas plus si j’aurai le courage d’entrer dans sa chambre et la voir toujours dans ce sommeil si profond… »

Serrant le poing et se mordant légèrement la lèvre inférieure, Gary ferma les yeux.

[HJ : Désolée du retard, des petits ennuis de santé me pourrissent mon temps libre en ce moment... ]

La jeune femme était toujours attentive à ce que Gary lui racontait. C'était assez troublant d'ailleurs, voilà un peu plus de trois heures qu'ils s'étaient rencontrés, et ils se confiaient l'un à l'autre comme s'ils étaient les meilleurs amis du monde !... Tatiana avait trouvé quelqu'un avec qui partager ses doutes et lui une oreille attentive... Ils s'étaient trouvés au moment où ils avaient le plus besoin de parler à quelqu'un... On dit souvent qu'il est plus facile de se confier à un inconnu qu'à une personne proche, ils en faisaient la démonstration en direct...

- Si son père venait à tout savoir ? reprit-elle un oeil inquiet sur le doux visage de Gary. Tu n'essaies pas de dire qu'il te ferait du mal ?... Gary. En ce qui me concerne je garderai ta secrète liaison pour moi, je te le promets... Et si je peux t'aider en quoi que ce soit, je le ferai sans aucune hésitation... Sois prudent, c'est tout ce que je demande...

Puis Tatiana se mit à sourire, comme elle l'avait deviné ses explications n'étaient pas très claires... Elle même n'avait pas vraiment compris ce qu'elle avait tenté de prouver. Elle le regarda en lui souriant et ne put s'empecher de lui poser une question très personnelle là encore. Elle espérait juste ne pas blesser le jeune homme. Elle n'avait aucune envie de perdre son amitié si fulgurante et si intense pour une parole de trop. La jeune femme choisit ses mots avec soin.

- Gary ?... Si tu ne veux pas répondre je comprendrai... Es-tu déjà tombé sous le charme d'une autre personne feminine ? Ou as-tu toujours su au fond de toi que tu étais fait pour n'être attiré que par les hommes ? demanda t-elle d'une voix étouffée par la gêne. Ne crois pas surtout pas que c'est de la curiosité malsaine, et encore une fois, rien ne t'oblige à... Oublies ça !

Elle baissa la tête n'osant plus le regarde de peur d'y croiser un visage fermé par le dégout. Elle espérait vraiment qu'il ne le prenne pas mal.

La heune femme ressentit encore le désarroi du Poufsouffle quand il continua de parler de sa soeur. Il était vraiment perturbé par le coma profond dans lequel elle était plongé. Il ne savait même plus s'il aurait la force de retourner la voir... Elle se leva de sa chaise et vint se placer derrière lui. Puis se penchant légèrement sur son dos, elle le prit dans ses bras, l'enlaçant par derrière. Ses bras vinrent l'entourer pour se retrouver sur la poitrine de Gary, les mains simplement posées. Tatiana se pressa contre lui et vint poser son menton sur l'épaule du jeune homme, lui déposant une bise dans le cou. Elle le berçait doucement.

- Je sais que c'est dur de la voir dans cet état, mais tu dois y aller pour la simple et bonne raison que tu es une des personnes qui a le plus de chances de la réveiller. Gary, ta soeur a besoin de sentir ton amour, c'est la seule chose qui pourra la sortir du coma... Si tu le souhaites, si tu as peur de ce que tu vas découvrir là-bas... Je voudrai t'accompagner et t'apporter mon soutien... Si tu en as besoin, dis-le moi !!!

« Il a… déjà tué une fois l’un des petit ami d’Andrew… Il ne fera pas une exception pour moi. »

Il craignait cet homme presque autant qu’il craignait de perdre sa sœur. Maintenant qu’il était heureux et avait une vie plus ou moins stable, il n’avait plus envie de mourir. Et puis sa dernière tentative l’avait un peu refroidit à l’idée de tenter à nouveau quelque chose. Gary regrettait d’avoir perdu son œil de cette façon. Même s’il semblait encore vivant, il n’avait aucune réaction si on lui passait quelque chose près de cet œil.
Tatiana lui posa une nouvelle question, à laquelle elle dirait qu’il n’était pas obligé de répondre. Non, voyons, franchement, elle n’était pas si gênant que cela, sa question! Et puis Gary n’avait rien à lui cacher. Tatiana était une confidente, une amie… Pourquoi refuserait-il de répondre à sa question, alors que lui-même n’y voyait aucune gêne à y répondre la vérité?!

« Allons, arrêtes de t’en faire dès que tu me poses une question un peu plus personnelle, ça ne m’embête pas de te répondre et puis si c’est le cas, je te le dirai. Donc, pour te répondre… Non, je ne pense pas être seulement attiré par les hommes. Parce que oui, ça m’est déjà arrivé de tomber sous le charme d’une fille. C’était un peu avant de rencontrer Andrew, l’an passé, mais je n’ai jamais osé aller lui parler. De toute façon, elle m’aurait probablement envoyé promener. » dit-il, haussant les épaules.

Puis, il se remit à parler de sa sœur, de ses craintes et de ses espoirs à propos de la santé de celle-ci. Quand Tatiana passa ses bras autour de lui, Gary ne tint plus : son menton se mit à trembler et peu à peu, des larmes s’échappèrent de ses yeux.

« C’est moi qui aurais dû être frappé par ce chauffard, pas elle! C’est moi qui ait tenté de me tuer, il y a de cela quelques années, elle n’a pas à mourir… Je veux pas la perdre… Je n’ai pas voulu réessayer en partie pour elle… Elle peut pas mourir… elle peut pas me faire ça… »

[Désolé de poster après si longtemps et pour la nullité de mon post ]