Entre les rayons.

Tatiana s'ennuyait à mourir aujourd'hui, la pluie n'avait cessé de tomber en trombes d'eau depuis le début de la matinée. Elle avait espéré une acalmie pour pouvoir sortir un peu avec son balai, mais le temps n'était guère clément depuis quelques jours. La jeune femme était restée en sous-vêtements dans sa chambre pendant pus de 2 heures, regardant par le carreau et soupirant d'ennui. Elle enfila une petite jupe rouge évasée qu'elle assortit d'une chemisette blanche, et la Serdaigle sortit de la salle commune pour chercher un peu de distraction. Elle se rendit à la bibliothèque pour essayer de trouver un bon bouquin qui lui permettrait de passer le temps. Il n'y avait personne.

*Etrange, à quoi les élèves passent-ils leur temps libre quand il pleut come ça ?*.

Puis chaussant ses fines lunettes de vue, elle commença à ausculter les rayonnages... Il y avait quelques bons romans moldus, et elle tomba sur un recueil de poèmes : "Les fleurs du Mal"...

*Pourquoi fallait-il toujours que le livre qu'on a choisi, se trouve si haut sur les étagères ?*

Elle se mit sur la pointe des pieds. Mais elle n'arrivait même pas à le toucher... Finalement, elle alla chercher une chaise et grimpa dessus... Elle y était presque...

[Je peux?]

Gary s’était résigner à se remettre à ses études, passant le plus clair de son temps soit avec Loriane au dortoir, soit avec Andrew (à faire autre chose qu’étudier, la plupart du temps…) soit avec Alienor. Néanmoins, quand il était, il venait toujours à la bibliothèque pour rattraper son retard pris au cours de l’année, à cause de l’accident de sa jeune sœur cracmole. Il était seul, dans un coin sombre de la bibliothèque. Vêtu comme un Moldu, il portait un simple T-shirt rouge et un pantalon noir. Son plâtre qui maintenait son poignet cassé en place était à découvert, chose plutôt. Gary le cachait la plupart du temps, sachant que des Serpentards beaucoup moins gentils qu’Andrew ne rateraient pas une occasion de se moquer de lui. Par contre, il fut interrompu dans sa lecture non pas par un Serpentard, mais par une jeune fille de Serdaigle… Elle allait se blesser, si elle continuait ainsi. Laissant ses livres sur la table, Gary s’approcha de la jeune fille et sortit sa baguette :

« Attends, je vais t’aider, descends, tu vas finir par te blesser… »

Grâce au sortilège d’attraction, il fit venir le livre voulu dans les mains de Tatiana. Il rangea sa baguette dans la poche de son vêtement :

« C’est celui-là que tu voulais, au moins? Je ne me suis pas trompé? »

Le Poufsouffle sourit faiblement. Il devrait retourner à son étude, plutôt que de discuter avec cette fille qu’il ne connaissait même pas de vue. Elle était probablement arrivée dernièrement… ou il ne lui avait jamais porté la moindre attention. Les deux scénarios étaient possibles autant l’un que l’autre.

« Je vais… retourner à mes livres de cours, je crois… »

Se retournant, il se cogna son poignet cassé et plâtré contre une chaise qui tomba. Serrant les dents pour ne crier de douleur, le jeune Lowell sentit les larmes lui monter aux yeux. Bon sang que c’était douloureux!

« M*RDE! » pesta-t-il, oubliant complètement qu’il était dans une bibliothèque… même si celle-ci était vide.

Debout, en équilibre sur sa chaise, Tatiana ne faisait qu'éffleurer la couverture de son livre. Absorbée par ce qu'elle essayait de faire, elle fut surprise par une voix masculine juste derrière elle, faillit glisser de son promontoire et se ratrappa après le bois d'une étagère... << Attends, je vais t'aider, descends, tu vas finir par te blesser. >> Le jeune homme qui venait de se rapprocher sortit sa baguette et lui remit son recueil de Beaudelaire entre les mains. << C'est celui-là que tu voulais ?>> Tatiana se sentit tellement bête de n'avoir même pas envisagé d'utiliser la magie qu'elle rougit violemment en levant ses yeux d'eau vers le sourire timide du jeune rouquin qu'elle ne se rappelait pas avoir déjà croisé.

- Merci beaucoup. murmura t-elle. Un sortilège d'attraction : je... Je n'y ai pas pensé... Je ne t'ai pas vu arriver, je pensais être toute seule.

Elle détailla rapidement le jeune homme, assez ordinaire mais ses yeux étaient vraiment magifiques : brillants comme deux émeraudes dans un écrin rougeoyant... Elle rougit de plus belle.
Il venait de se détourner pour rejoindre sa place quand il heurta le dossier de la chaise en jurant. C'est seulement là qu'elle remarqua le plâtre qui recouvrait son poignet. Grimaçant de douleur il se mit assis en se tenant la main, les larmes au bord des yeux. Elle eût immédiatement un élan de remords, c'est elle qui avait installé cette foutue chaise ici.

Doucement elle se mit à genoux à côté du garçon et défit les deux premiers boutons de sa chemisette, laissant juste apparaître la naissance de sa poitrine rehaussée de la dentelle chocolat de son soutien-gorge contrastant avec sa peau blanche. Elle portait autour du cou in fin cordon, tirant dessus Tatiana en sortit une petite bourse de velours rouge qui renfermait une petite pierre anguleuse ressemblant à du métal. Elle s'en frotta énergiquement les mains, ce qui lui provoqua une chaleur intense.
La petite blonde sourit gentiment au jeune homme et sans attendre son accord lui prit délicatement la main, sans lui faire de mal.

- Ca, c'est une magnétite. lui expliqua t-elle sans faire attention à son décolleté plongeant. Elle favorise la circulation du sang et accélère le processus de guérison... Dans l'antiquité les medecins s'en servaient contre la douleur articulaire... Essaie de la serrer dans ta main pendant que je te masse.

Les mains de la jeune femme étaient terriblement chaudes, elle les posa par dessous la manche du tee-shirt du rouquin et descendit doucement le long des muscles, en de petits mouvements contrôlés et circulaires. Le jeune homme émit quelques soupirs de bien être ne cherchant pas à se dégager. Elle sentait la chaleur de ses doigts se diffuser dans le bras du garçon. Elle lui sourit et plongea ses yeux dans les siens, cherchant à quel moment sa recherche aboutirait.

- Là je suis en train de chercher le nerf qui te provoque la douleur... Au fait, je suis Tatiana October...

« De rien, ça m’a fait plaisir… Moi-même je n’y aurais probablement pas songé, si c’était moi qui avais voulu ce livre. Et puis ce n’est pas grave, j’ai l’habitude que personne ne me remarque. J’étais installé dans un coin sombre, de toute façon. Je peux… ramasser mes choses et quitter l’endroit si tu le désires, ce n’est pas plus grave que cela. »

Puis, Gary avait voulu retourner à sa place quand il se cogna sur une chaise. La douleur le força à s’asseoir en se tenant sa main presque complètement plâtré afin de tenir le poignet bien en place, le temps que l’os se soude correctement.
Néanmoins, ce choc causait une vive douleur dans le bras de Gary. Il ne remarqua qu’à moitié ce que Tatiana faisait. Ce ne fut que lorsque la jeune fille ouvrit le haut de sa chemisette qu’il sembla réaliser qu’elle était agenouillée devant lui. Son regard se perdit un moment sur la naissance de la poitrine de Tatiana avant qu’il ne détourne la tête pour simplement observer son poignet plâtré, rouge de gêne. Ce n’était pas le moment de se déshabiller, quand même!

Ce ne fut que lorsque Tatiana lui prit la main pour y déposer une drôle de pierre qui releva les yeux. Aussitôt, son visage reprit une couleur rouge à la vu du décolleté. Ça le mettait mal à l’aise, tout cela! Néanmoins, il acquiesça à ses paroles, jetant un coup d’œil à la pierre afin d’arracher son regard su décolleté. Il relia ses doigts sur celle-ci à l’aide de sa seule main réellement valide Il ne perdait rien à essayer, de toute façon, c’était soit cela, soit laisser cette horrible douleur s’en aller d’elle-même… ce qui risquait d’être long.

Gary poussa un soupire de soulagement, fermant les yeux quelques instants. Cette douce chaleur lui faisait le plus grand bien. Le massage était des plus agréables, d’ailleurs. Gary ne tenta même pas de se dérober à ce soulagement.

« Merci… ça fait du bien. Enchanté, Tatiana… je m’appelle Gary. Ravi de te rencontrer. »

Bien entendu, il aurait préféré une rencontre un peu moins douloureuse, mais c’était tout de même mieux que rien. Tatiana était sympathique et vraiment très gentille de lui éviter toute cette douleur!

« Tu es arrivée ici depuis peu? Je ne crois pas t’avoir déjà vu dans les couloirs ou avoir déjà entendu parler de toi. »

Le jeune homme poussa un nouveau soupire de soulagement. Plus Tatiana tentait de trouver le nerf douloureux, plus cela faisait du bien au bras de Gary. Il se sentait tellement mieux, à présent.

« Puis-je te poser une ou deux questions? » il hésita un court instant avant de poursuivre : « Comment se fait-il que tu saches que les médecins se servaient de cela? Je doute que cela puisse réellement accélérer la guérison d’un poignet cassé, par contre… Dans quelques semaines j’irai me le faire enlever, de toute façon. Et… comment se fait-il que tu portes cela autour du cou? Elle a une certaine valeur à tes yeux, j’imagine… »

La jeune russe était à l'écoute du corps de Gary : c'est ainsi qu'il s'appelait. Tout en accentuant la pression de ses doigts sur les muscles endoloris, elle ressentait les flux dégagés par la pierre, c'est cette dernière qui la guidait vers le nerf douloureux.Tatiana était tellement concentrée sur ce qu'elle faisait qu'elle n'avait pas remarqué la gêne du rouquin qui s'évertuait à regarder ailleurs que dans son décolleté... Elle sourit aux questions du jeune homme. Elle avait réussi à l'intriguer en à peine quelques minutes.

- Pour te répondre, je suis un peu magnétiseuse à mes heures, un don qui me vient de ma mère et de sa mère avant elle. Cette insignifiante petite pierre dégage des flux électriques comme un aimant : l'impulsion électrique suit les nerfs et arrive juste sous mes doigts, c'est comme ça que je perçois ce qui ne va pas... Et je peux te dire que tu es super tendu ! Une vraie boule de nerfs !...

Elle le regarda attendrie, plongeant dans les yeux clairs de Gary. Elle ressentait presque sa douleur à présent. Le poignet cassé était dans sa phase de consolidation, elle fût soulagée de constater que le choc n'avait pas aggravé la blessure.

- Je viens d'arriver en fait... Et oui je suis une petite nouvelle tout juste répartie à Serdaigle ! A force d'insister sur le point sensible, elle sentit le nerf se détendre sous ses doigts experts... Je crois que ça y est, je l'ai eu !..

Elle leva son visage vers le jeune homme, satisfaite de son travail. Elle reprit la pierre et la replaça contre son coeur dans son étui. La jeune femme caressa du bout des doigts les deux petites croix celtiques qui ornaient son cou...

- La pierre se transmet de génération en génération dans ma famille, mais elle finira par disparaitre... Je me souviens qu'elle était beaucoup plus grosse quand ma mère s'en servait. J'y tiens énormément bien sûr, mais pas autant qu'à ma p'tite soeur...

Elle le regarda avec une tendresse toute particulière... Elle n'aurait pas su dire pourquoi mais le jeune homme assis devant elle la touchait énormement : il semblait ronger de l'intérieur par un mal lancinant bien plus douloureux qu'un poignet fracturé en tous les cas... Elle eut beaucoup de mal à détacher son regard de celui de Gary.

- Je ne suis même pas sûre de savoir pourquoi elle s'use comme ça, ma petite magnétite ! Tout ce que je sais, c'est que plus je m'en sers pour apaiser les douleurs, plus elle est puissante... Il y a peut-être un lien entre les deux...

Tatiana se demandait pourquoi le jeune homme était si triste, elle eut la réponse quelques instants plus tard. Gary avait une petite soeur perdue quelque part entre la vie et la mort... Elle reçut le message comme une claque lui rappelant la dure réalité de la vie. Des larmes lui vinrent immédiatement aux yeux, plongeant la jeune russe dans sa propre histoire.

- Je suis vraiment désolée pour toi... Et je ne connais malheureusement aucune petite pierre cappable de sortir quelqu'un du coma... Elle essuya ses larmes d'un revers de la main, elle ne pouvait s'empecher de penser à Alexandra. Il n' y a que l'amour qui puisse la sortir de là... Le mien n'a pas suffit pour Alexandra, ni pour maman... Cette croix et cette pierre c'est tout ce qu'il me reste d'elles, même mes souvenirs me jouent des tours...

Elle étouffa un sanglot, s'en voulant de craquer devant le jeune homme. Elle ne savait pas pourquoi elle lui confiait tout cela... Elle sentait qu'ils avaient tous les deux la même ligne de vie... C'était peut-être ça ou autre chose...

« Peut-être que oui, peut-être que non. Personnellement, je ne m’y connais pas du tout, en roche ou en nerfs. C’est toi l’experte, pas moi. »

Puis, lorsque vint le sujet des petites sœurs, Gary songea qu’il avait royalement gaffé en parlant de Camille. Il n’était pas doué pour la conversation. Il arrivait à peiner les gens avec presque rien, décidément, il était plus que nul pour tenir une conversation.

« Je suis… désolé, je ne voulais pas te causer de la peine. »

Gary se releva pour venir se mettre à la hauteur de Tatiana, s’agenouillant près d’elle. Il passa son bras valide autour d’elle pour la serrer contre lui quelques instants. Qu’il était bête de ne pas avoir comprit plus tôt ce qu’avait voulu dire Tatiana! Décidément, son manque de sociabilité ne l’aidait pas. Il n’était pas plus habile avec n’importe qui d’autre, par contre…

« Je suis certain qu’elles vont bien, là où elles sont. On ne peut souvent rien faire contre cela… Je peux seulement espérer pour ma sœur, mais c’est tout. J’aurais beau donner tout ce que j’ai, cela ne la réveillera peut-être jamais. Et puis je suis certain que tu as toujours de très agréables souvenirs des moments passés avec ta sœur et ta mère. Pour éviter d’oublier ou de te faire jouer des tours par ta mémoire, tu peux les écrire et les relire de temps en temps, afin de bien les garder en mémoire. Tu te souviens d’elles, après tout. Et tes écrits ne se perdront pas. »

Relâchant son étreinte, il lui sourit doucement, espérant l’encourager et lui remonter un peu le moral.

« Tu veux venir t’asseoir avec moi, à ma table? Se sera mieux que de rester agenouillé par terre, je commence à avoir mal aux genoux, dans cette position. »

Par contre, ça lui évitait de plonger son regard émeraude dans le décolleté de la jeune fille. Ça le mettait mal à l’aise ce genre de situation. C’était un peu comme quand il avait trouvé Loriane endormit dans les douches alors qu’il la croyait inconsciente… enfin, ça aurait pu être le cas, mais cela l’avait terriblement gêné de la découvrir nue. Surtout quand il avait découvert que la pauvre fille avait le cœur vert d’Andrew sur le poignet.

« Aller, viens… on va aller s’asseoir là-bas. »

Il l’aida à se relever, puis il entraîna doucement Tatiana vers la petite table où une tonne de livres ouverts étaient installés. Gary les referma rapidement afin de dégager la table et les mit sur une chaise inutilisée.

Il y avait longtemps que Tatiana ne s'était pas laissé submerger par ses émotions. Elle, la courageuse petite russe qui tenait à bout de bras la dépression de son père, toujours affligé par le double drame que l'orage avait provoqué il y a 7 ans... Elle ne se rappelait pas avoir tellement pleuré la première année, plus préoccupée par la santé de son cher papa. Mais avec le temps, elle avait fini par comprendre que retenir sa peine ne servait qu'à alimenter la frustration de les avoir perdu toutes les deux. C'était comme un cercle vicieux : plus elle retenait ses pleurs, et plus la souffrance était lourde à porter. Et puis, il y avait ce sentiment de culpabilité...

Gary semblait un peu gêné, il s'excusa pour lui avoir causer de la peine. Et de son bras valide, il se mit à sa hauteur pour la serrer contre lui. Il ne s'en rendit sûrement pas compte, mais ce simple geste lui fit l'effet d'un beaume appaisant. Tatiana se sentit protégée là, contre sa peau, elle laissa encore des larmes tomber sur le col du jeune homme, respirant son parfum se laissant envahir par ce sentiment de bien être... Les paroles de réconfort du Poufsouffle résonneraient encore longtemps dans son esprit : *Je suis certain qu'elles vont bien là où elles sont... Pour éviter de les oublier, tu devrais les écrires... Ils ne se perdront pas.*

Il mit fin à leur étreinte et l'aida à se lever, puis ils regagnèrent une table pour s'asseoir plus à leur aise.

- Tu n'avais pas à t'excuser Gary, tu ne pouvais pas savoir... murmura t-elle en sèchant ses yeux humides. Je... Je n'ai pas l'habitude de craquer devant les gens. Je voudrais te remercier pour le réconfort... Ca m'a fait du bien de me retrouver contre toi, je n'ai pas le souvenir d'avoir connu ça à un moment ou à un autre... Généralement, c'est moi qui réconforte les gens...

Il sourit doucement, secoua légèrement la tête de la gauche vers la droite.

« J’aurais dû comprendre ou deviner… Je n’aurais pas dû te parler de cela, je suis désolé. »

Après tout, elle et lui connaissaient à peu près les même choses. Camille avait une chance sur deux de ne plus jamais se réveiller et Tatiana avait déjà perdu sa sœur et sa mère. Décidément, rien n’allait bien.

« Ce n’est rien, Tatiana, c’est tout à fait normal… Si tu as… envie d’en parler ou besoin d’un peu de réconfort, n’hésites pas à venir me trouver, d’accord? C’est la moindre des choses que je puisse faire… Et puis il faut bien que se soit toi, de temps en temps, qui ait du réconfort. Il ne faut pas que tu laisses s’emmagasiner ce qui ne va pas. Tu as le droit autant que n’importe qui de te faire réconforter… »

Il lui sourit faiblement. Ça pesait souvent bien lourd, de toujours tout garder pour soi, sans jamais rien faire sortir. Gary en avait retenu la leçon. Ça avait faillit lui coûter la vie, mais ça ne lui avait coûté que la vue d’un œil. Valait-il mieux avertir Tatiana du danger que cela pouvait donner? Non… elle devait le savoir, après tout, on finissait tous par le comprendre ou par le savoir. La Serdaigle semblait être une bonne vivante, de plus. Elle ne risquait pas grand chose, sinon de la peine par moment et peut-être un sentiment de solitude.

« Tu te sens mieux, maintenant? Je te donnerai le mot de passe du dortoir de Poufsouffle, si tu veux. Tu pourras venir m’y voir quand tu voudras. Quand je ne suis pas ici, souvent, je suis là-bas. Donc, si tu as besoin de parler… n’hésite pas. Je dois rattraper les cours que j’ai raté, de toute manière. »

Et c’était horriblement volumineux. Lui, qui avait l’habitude de lire ses volumes avant que la matière ne soit vue en classe, se retrouvait à passer ses journées dans les livres afin de rattraper cet horrible retard. Décidément, se serait sa pire année scolaire et sa meilleure à la fois.

« Où étais-tu, avant de venir ici? » demanda-t-il, pour changer un peu la conversation. Gary s’était tourné complètement vers elle, sur sa chaise… autrement, il ne la voyait pas à cause de son œil aveugle.

La jeune Serdaigle se sentait mieux, Gary se montrait si gentil et attentionné avec elle, qu'elle ne regettait pas du tout de lui avoir apporter un peu de la magie de sa magnétite. Il lui avait donné tellement plus en retour. Elle regardait le jeune homme dans les yeux et crût y déceller de la mélancolie. Pour lui non plus, la vie ne devait pas être facile tous les jours : sa soeur dans le coma, cette blessure au poignet, et cette tristesse dans ses yeux si clairs !

Il n'arrêtait plus de s'excuser à présent, il lui proposait de venir le retrouver quand elle avait besoin de réconfort... Tatiana venait, sans vraiment sans rendre compte, de se faire un ami, un confident : elle avait l'impression de le connaître depuis toujours, et pourtant elle le voyait pour la première fois. Il lui conseillait de ne pas garder pour elle tous ses problèmes... Mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Et lui le premier devait en savoir quelque chose...

- Je te remercie, mais je ne voudrai surtout pas te déranger. elle posa ses yeux sur la pile de livres qui attendaient sur la chaise. Je vois que tu as pas mal de travail à rattraper... Je pourrais t'aider si tu veux ?

Elle ne savait même pas en quelle année il était, mais elle était prête à l'épauler. A son grand soulagement, il changea de sujet de conversation, lui demandant d'où elle venait.

- C'est assez compliqué à expliquer... Je suis de Saint-Petersbourg à la base, mais... A la suite de l'accident, mon père et moi avons rejoint une vieille tante à Boston... Et j'ai suivi mes premières années d'étude à l'Académie de Salem : cette école n'est pas très connue ici, pourtant c'est la meilleure des deux Amériques... Enfin bref !.. Mon père a finalement décidé de rentrer... Saint-Petersbourg lui manquait trop !... Elle fit une pause, passant la langue sur ses lèvres pour les humidifier. A Durmstrang, il n'y avait plus de place, alors je me suis retrouvée ici...

Elle n'était pas sûre que le Poufsouffle s'interessait vraiment à sa vie... Et elle ne savait pas grand chose de lui finalement... Tatiana posa doucement sa main sur le bras de Gary.

- Et toi, est-ce que je peux te demander comment tu t'es fait ça ?

« Sincèrement, si personne ne vient me déranger, je crois que je vais finir par mourir dans mes livres d’école à cause d’une surdose d’informations. » dit-il en riant avant d’ajouter : « Non, plus sérieusement, cela ne m’embête pas du tout que tu viennes me déranger ou même me réveiller en pleine nuit. M’aider? Oh euh... non, non, je ne voudrais pas t’embêter avec cela. Et puis j’arrive à m’en sortir seul, il ne s’agit que de mémorisation, après tout. » répondit-il avec un petit sourire.

Étant en cinquième année, Gary aurait peut-être la chance de se faire aider par Tatiana, si elle était dans la même année que lui, ou plus vieille. Néanmoins, il préférait ne pas l’embêter avec cela. Il avait assez d’aide comme cela… Gary retenait mieux l’information lorsqu’il étudiait, seul, dans son coin. C’était ce qu’il avait toujours fait, après tout. Gary n’avait jamais été très populaire. Toujours rejeté, il avait finit par développer sa propre manière d’étudier afin de retenir l’information.

« Salem? L’école peut-être pas, mais la ville, si! Il y a eu tellement d’histoires sur les sorciers et sur cette ville! C’est comment là-bas? C’est bien? Il doit y en avoir des choses à voir, dans cette ville… L’Académie est bien? Ça ressemble à Poudlard? »

Gary, très intéressé, posait un tas de questions sur la ville de Salem. C’était un endroit bien loin d’ici, mais Gary avait beaucoup lu sur cette ville en rattrapant ses cours.

« Pas trop déçue d’être à Poudlard plutôt qu’à Durmstrang? J’ai toujours étudié ici, pour ma part… »

Le Pousouffle lui sourit doucement et se mit à rire, un peu gêné, à sa question. Normalement, il racontait qu’il s’agissait d’une vilaine chute, mais il se doutait bien qu’avec Tatiana, l’excuse ne passerait probablement pas.

« Un patient complètement ivre de l’hôpital où se trouve ma sœur m’a poussé à bout, dernièrement. Je n’ai pas pu m’empêcher de le frapper, mais en tombant durant la bagarre, je me suis cassé le poignet. Quelques secondes avant que la Sécurité n’intervienne… Enfin, ce n’est pas grave, l’autre était saoul qui n’a rien eut. Je me suis récolté un poignet cassé, des bleus sur tout le corps et un œil au beurre noir. Je n’avais jamais porté le moindre coup à qui que se soit, avant… Je n’avais toujours fait que les recevoir, même si depuis quelques années, on m’a laissé tranquille. Enfin, depuis que je me suis retrouvé à l’hôpital après avoir tenté de… »

Il se tut avant de trop en dire. Il ne tenait pas à parler de cela. Andrew était au courant, mais il était l’un des seuls à l’être au sujet de cette histoire. Gary ne s’était jamais souvenu complètement de ce qui s’était passé, ce jour-là, où il avait voulu se tuer…

La jeune Serdaigle retrouva son joli sourire. La curiosité de Gary faisit plaisir à voir. Tatiana avait la drôle de sensation que son interlocuteur devait être quelqu'un de solitaire... Elle n'aurait pas su dire pourquoi, elle le sentait, peut-être était-ce dû à cette petite allusion *J'arrive à m'en sortir seul !*. Elle connaissait bien ça la solitude, elle aussi...

- Je ne crois pas que tu serais si ravi que ça, si je déboulais dans ton lit en pleine nuit, alors que tu baves sur ton oreiller ! le taquina t-elle. Et puis je pourrais être tenter...

Elle s'amusa de le voir sourire, elle arriverait à lui en sous-tirer d'autres, elle se le jura, il en avait besoin... Quand il répondit à sa question sur la raison de sa blessure, la jeune femme était un peu mal à l'aise, surtout à l'évocation de la dernière phrase... Elle fit non de la tête, parce qu'elle ne voulait pas entendre ce qu'elle avait deviné, posant le bout de ses doigts sur les lèvres de Gary. Elle connaissait ce sentiment-là, quand on ne crois plus à rien...

- Je sais... dit-elle simplement.

Elle enchaina. Toutes ces questions sur Salem, elle supposait que tout le monde devait se demander à quoi ressemblait l'académie : il est vrai que cette ville avait une signification toute particulière, et cela dans les deux mondes. C'est sans doute ce qui rendait la ville unique.

- Et bien déjà, elle porte deux noms cette ville : Salem pour les sorciers, et Danvers pour les moldus. Et puis, là-bas la sorcellerie n'est plus un fléau depuis l'inquisition des célèbres sorcières, les gens sont plutôt intrigués... Il y a même un musée entièrement consacré à la sorcellerie... Les deux mondes cohabitent assez bien je dois dire, ils se cotoient sans vraiment se voir, mais ça fonctionne. C'est difficile à expliquer !.. Et l'Académie ? Non, ça n'a rien à voir... En fait, elle occupe l'ancien palais de justice de la ville. Tu voudrais la voir ? Je crois que j'ai une photo quelque part, je te la montrerai à l'occasion.

Elle aussi avait des questions qui lui brûlaient les lèvres depuis un bon moment, des quesions sur Poudlard.

- Tu m'as dit, tout à l'heure que tu m'aiderais, tu t'en souviens ? Peux-tu m'en apprendre plus sur le collège. Sur les maisons par exemple ? A quoi correspondent-elles ? Quel code les régit entre elles ? Est-ce qu'il y a des gens dont je dois me méfier ?..

« Je ne bave pas, je ronfle, c’est tout à fait différent! » fit-il en riant, ne sachant même pas s’il ronflait. Il n’avait jamais demandé à Camille ou à ses parents ou même à ses compagnons de chambre.

Enfin… cela ne devait pas réellement déranger, après tout, Loriane et Cloud semblaient arriver à dormir quand même.
Tatiana ne sembla pas avoir la moindre envie de connaître la fin de la phrase qu’il avait en suspend. Elle avait secoué la tête, avait posé le bout de ses doigts sur ses lèvres et avait dit qu’elle savait. Gary avait acquiescé, sans rien ajouter. Au moins, elle comprenait. Peu de gens arrivaient réellement à comprendre ce sentiment. Beaucoup pouvait y songer une fois ou deux sans jamais être sérieux… Si ça n’avait pas été de cette bande qui l’avait poursuivit et battu… Gary aurait passé à l’acte. Or, à la place, il avait perdu connaissance et avait finit à l’hôpital avec un œil aveugle à cause d’une rétine décollée. Rien de bien grave, mais ça avait été suffisant pour lui faire comprendre son erreur. Jamais il n’aurait dû vouloir se tuer… mais le désespoir l’avait poussé à bout…

« Un musée sur les sorciers? Si j’en ai la chance, un jour, j’irai voir cela! Je vis en Moldu en dehors de Poudlard, mais jamais je n’avais entendu parler d’un musée sur les sorciers. C’est réaliste? Enfin, je veux dire… ça peut ressembler à ce que l’on vit ou c’est comme la plupart des histoires de Moldu, avec des sorcières à la peau verte et pleine de verrues? »

Quand elle lui parla d’une photo de l’Académie, il hocha positivement la tête : il aimerait bien la voir un jour, cette photo. Enfin, rien ne pressait, mais ça pouvait être intéressant de voir cette Académie. Après tout, elle avait une grande renommée, probablement, dans les Amériques.

« Oui, bien sûr! Poudlard a été fondée par quatre grands : Godric Gryffondor, Salazar Serpentard, Helga Poufsouffle et Rowena Serdaigle. On doit les noms et les maisons de Poudlard aux quatre fondateurs. Gryffondor pour le courage, la force et la hadiesse. Serpentard pour l’ambition, le goût de la réussite la malice et la fourberie. Poufsouffle pour la patiente, la loyauté et la justice. Et Serdaigle pour l’intelligence, la sagesse et le savoir. Selon le caractère des élèves, le Choixpeau choisit la maison qui conviendrait le mieux à chaque personne. Les Gryffondor s’entendent bien, généralement avec toutes les maisons, sauf Serpentard. Même chose pour Poufsouffle et Serdaigle. Serpentard est une maison… un peu à l’écart. La plupart des Mangemorts viennent de cette maison. Ils sont souvent horribles, ils aiment faire des mauvais coups et causer des problèmes aux élèves, mais certains sont biens. Ils ne sont pas tous ignobles, même s’il vaut mieux se méfier souvent d’eux. »

Il fit une pause, réfléchissant à ce qu’il pouvait ajouter de plus à tout cela. La coupe? Les points?

« Chaque maison possède la possibilité de ramasser des points et d’en perdre tout au long de l’année. La maison qui aura le plus de point à la fin de l’année gagne la Coupe des Quatre Maisons. C’est une sorte de récompense afin de nous pousser à respecter les règles de l’établissement et de trouver de bonnes réponses en cours. Il y a autre chose que tu as envie de savoir? »

Tatiana lui avait arraché un rire cette fois, une victoire de plus. Elle sentait que le jeune homme commençait vraiment à se détendre, elle avait l'impression de le connaître de mieux en mieux, comme s'ils étaient amis depuis longtemps. Elle sourit à l'évocation des sorcières vues par les moldus : *des sorcières à la peau verte et pleine de verrues?*...

- En fait le musée retrace surtout l'histoire des sorcières de Salem, avec les reconstitutions des scènes de procès, l'histoire des 3 sorcières présumées : Sarah Osborne, Sarah Good et Tituba. Et puis le célèbre Samuel Paris, le révérend qui a lancé les premières accusations... Mais effectivement, la vieille sorcière aigrie, moche aux visage déformé par les furoncles est encore de mise là-bas ! Il y a toujours cette connotation plus ou moins maléfique...Elle se mit à rire de bon coeur. Tu imagines la tête des moldus s'il débarquaient ici, ils auraient du mal à croire que deux si beaux jeunes gens puissent être des sorciers !

Elle plongea ses yeux d'azur dans ceux de Gary. C'est vrai qu'il était très séduisant... Elle le regarda longuement, détaillant les traits de son visage, ses lèvres fines, son regard d'ange, dont les cheveux roux accentuaient encore la couleur si clair. Elle mit fin à sa contemplation à regret, répondant avec sincérité aux explications du Poufsouffle.

- Oui, on avait le même système de points à Salem : pour maintenir la cohésion des groupes, et prévenir le non-respect des règlements... Tu sais, on m'a dit de me méfier des Serpentards, je n'en ai pas encore rencontré, c'est à peine si j'en ai croisé un ou deux... C'est bizarre d'ailleurs !.. De ce que j'en ai entendu, c'est la maison qui semble se rapprocher le plus de Flamarion, celle où j'étais à Salem... La seule différence que je ressens, c'est que je n'ai pas cette obsession du sang-pur ! Je ne pensais pas me retrouver chez les Serdaigles, j'avoue que je suis un peu perdue...

Elle se souvint que le jour de la répartition à Poudlard, le Choixpeau comme il se faisait appeler avait eu un moment d'hésitation... Comme à Salem d'ailleurs, dans la boule de cristal de Tituba la fumée blanche avait longuement tournoyée avant de se fixer sur le rouge de Flamarion.

- Par contre toi, tu aurais fait un parfait Demetrian : loyauté, tolérence et un grand désir de faire ses preuves...

Elle reprit son souffle, laissant le temps à Gary d'assimiler tout ce qu'elle venait de lui dire. Son intéret était flagrant, une curiosité qui loin d'être déplacée, ravissait la jeune russe : ça lui faisait du bien de parler de son école, de sa vie américaine... Elle rougit à l'évocation de sa dernière question : oui elle en avait une, mais beaucoup plus intime celle-là, et Tatiana ne voulait surtout pas le forcer à quoi que se soit.

- Est-ce que tu m'autorises une question plus personnelle, Gary ?

Gary sétonna de la question de la jeune serdaigle, il ne pensait pas qu'elle avait sa place chez les Serpentards, lui assurant même que le choixpeau ne se trompait jamais. Elle accepta sa reflexion, il est vrai qu'il était plus habitué à vivre parmi les élèves de Poudlard qu'elle ne le serait jamais. Elle lui sourit gentiment et continua de lui expliquer le fonctionnement des maisons de Salem, puisque ça semblait l'interesser. Tout en comptabilisant les 4 maisons sur ses doigts, elle les énuméra.

- il y a Amphitrius, la maison d'eau : elle pourrait correspondre à gryffondor ici : courage, justice et émotion. Puis il y a Flamarion : honneur, ruse, et passion, c'est la maison de feu. Ensuite tu as Zéphire la maison de l'air, elle symbolise la sagesse, la connaissance et les sensations. Et enfin, Demetria la maison de terre pour la dévotion, la loyauté et le le profond désir de faire ses preuves... Comme tu vois, il y a quelques similitudes entre Poudlard et Salem... C'est pour ça que j'aurai cru pouvoir tomber à Serpentard !

Elle regarda son compagnon soudain gênée, une question lui brûlait les lèvres depuis un moment déjà, mais il lui était difficile de savoir comment il allait le prendre... Elle était trop curieuse !

- Gary, est-ce que tu as... Quelqu'un ici ? Je veux dire une personne que tu connais plus intimement ? Elle rougit violemment, surprise de sa propre audace. J'espère que tu... Ne m'en veut pas de te demander ça ? On se connait à peine... Ne te sens pas obligé... Oublie ça !

Il acquiesça à ses explications, comprenant très bien le système de maisons. De plus, il y avait beaucoup de similitude, avec les maisons et les caractéristiques voulues pour chacune. À croire que Gary était loyal, s’il était à Poufsouffle et que Tatiana lui assurait qu’il aurait fait un parfait Demetrian!

« Je crois que… Flamarion et Serpentard sont différentes, comme maisons… Enfin, tu verras bien lorsque tu rencontreras un Serpentard. Néanmoins, niveau personnalité, je trouve que tu as bien ta place, chez les Serdaigles. Une Serpentard m’aurait probablement envoyé promener, plutôt que de venir me parler aussi gentiment que toi. »

Il lui fit un faible sourire un peu triste et n’ajouta plus rien. De toute façon, tout le monde l’ignorait, outre quelques exceptions. Il y était habitué. Et il préférait être ignoré que tabasser tout le temps. Enfin, de toute façon, il évitait autant que possible les endroits fréquentés par les Serpentards, alors il ne s’attirait pas trop d’ennuis. Après tout, il était un peu comme un traître à son sang, même s’il avait quelques Moldus dans la famille. Quand Tatiana lui posa sa fameuse question, il sourit.

« Mais non, je ne t’en veux pas du tout! Pourquoi est-ce que je t’en voudrais pour cela? Une question reste une question, après tout. Et pour te répondre… oui… »

Il n’en dit pas plus. Tant qu’Andrew ne lui donnait pas le feu vert… il comptait en parler le moins possible. Il en avait déjà parlé à Alienor, c’était suffisant et peut-être même de trop. Et puis il craignait que Tatiana puisse avoir une mauvaise réaction face au fait qu’il ait un petit ami plutôt qu’une petite amie! Non, voyons! Tatiana n’était pas ce genre de personne. Néanmoins, pour le moment, il n’en dirait pas plus à moins d’être questionné davantage.

« J’ai le droit de te retourner la question? Ne te sens pas obligée de répondre, c’est par simple curiosité, je ne te bouderai pas si tu refuses de répondre. » dit-il avec un sourire.

Le Poufsouffle songea qu’une fille comme Tatiana devait bien avoir quelqu’un dans sa vie. Elle était très belle et plus que gentille… Elle méritait ce qu’il y avait de mieux. Par contre… si Tatiana avait quelqu’un dans sa vie, Gary n’avait qu’à espérer qu’elle ne lui demanderait jamais le moindre conseil. D’accord, il aimait Andrew, mais les histoires de cœur, ce n’était pas du tout dans son domaine. Il préférait encore réconforter la pauvre Loriane qui avait été coincée naïvement par Andrew…

Le jeune homme l'écoutait avec patience, il semblait intrigué par la communauté si particulière de Salem. Elle trouvait que Flamarion et Serpentard avait beaucoup de similitude, mais Gary avait l'air convaincu du contraire. Les Serpentards étaient donc si horribles que ça ? Qu'ils n'accordaient même pas d'attention aux autres résidants de Poudlard ?
Il avait sourit faiblement, en lui disant qu'un vert l'aurait sûrement envoyé ballader, contrairement à elle qui lui parlait gentiment.

- Il n'y a aucune raison que je te parle autrement, tu es vraiment un garçon adorable ! lui dit-elle en le fixant de ses yeux bleus.

Au moins, il n'avait pas l'air fâché par tant de curiosité. Il lui avait retourné sa question, simplement comme ça pour savoir.

- J'ai... Eu un petit ami oui, là-bas... Mais nous avons rompu juste avant mon départ. J'ai toujours quelques sentiments pour lui mais... Tu sais ce qu'on dit ? Loin des yeux, loin du coeur. Je ne voulais pas avoir à apprendre qu'il voyait d'autres filles, alors que j'étais ici... C'est mieux ainsi, même si c'est encore un peu dur à admettre...

Elle laissa volontairement s'installer le silence, son esprit encore un peu sous le choc par rapport à ce qu'elle venait de dire. Même si elle savait que c'était fini entre eux, une partie d'elle désirait se convaincre du contraire. Le jeune homme avait toujours ce petit air mélancolique, un peu triste, il n'était pas vraiment heureux, elle le sentait...

- Excuses-moi, je vais me permettre d'être franche avec toi, au risque de te surprendre... J'ai un peu l'impression que tu as une mauvaise image de toi, que tu te caches, laisse un peu parler ton coeur... Gary !...

Elle prit délicatement le visage du jeune homme entre ses mains, le forçant ainsi à la regarder, les yeux du Poufsouffle dans ceux de la Serdaigle.

- Tu veux que je te dise ce que moi je vois ?... Je vois un jeune homme vraiment attachant, terriblement séduisant, qui n'a pas confiance en lui ! Tu mérites de connaître le bonheur, d'être tout simplement heureux !

Elle le vit rougir du rapprochement qu'elle avait instauré, surpris de s'être fait surprendre, Elle passa une de ses mains dans les cheveux du jeune homme avant de le regarder à nouveau dans les yeux.

- Je suis sûre d'une chose... Celle qui partage ta vie... J'espère qu'elle se rend compte de la chance qu'elle a. Je le lui souhaite pour elle, et pour toi !...

Tatiana avait ouvert ce qu'il y a vait de mieux en elle... La sincérité et la franchise de la jeune femme en avait fait fuir plus d'un, elle n'était pas du genre à se laisser faire... Mais là, elle espérait sincèrement ne pas être aller trop loin ! C'est vrai qu'elle était attendrie par Gary et sa sensibilité. Elle ne voulait surtout pas le blesser. Bizarrement elle eût l'impression que ce qu'elle venait de lui dire, était aussi valable pour elle...

- Je mérite mieux dis-tu ? Peut-être... Je n'en sais rien... Je ne sais plus... C'est très gentil en tous les cas... Ca n'aurait pas été possible de toute manière, de se voir je veux dire... Les cheminées sont règlementées, on ne peut les emprunter qu'avec accord du directeur. Tu me vois en train d'expliquer pourquoi je veux venir à Salem ? dit-elle en riant.

Il avait été surpris quand elle avait pris son visage dans ses mains, mais ne s'était pas dégagé... Elle lui sourit tendrement, plongeant ses yeux dans les siens. Bien sûr qu'il manquait de confiance en lui, c'était flagrant. Mais il ne devait pas pour autant oublier de vivre ! Encore une fois, cette reflexion lui parlait d'elle, et des 7 années où Tatiana avait fait passer son père avant elle... Encore aujourd'hui : elle aurait pu refuser de revenir à Poudlard et finir ses études à Salem...

- Ce n'est pas "elle", mais "il"... lui avait murmuré le jeune Poufsouffle.

Ces quelques mots il les lui avait confié comme un lourd secret de famille, trop longtemps enfoui, qui ressugit tout à coup. Il s'excusait presque en baissant les yeux... Pour le coup, c'est Tatiana qui était vraiment gênée d'avoir été si maladroite, si curieuse... Sans quitter le jeune homme des yeux, elle prit sa main valide entre les siennes...

- Je m'en veux, je n'aurais pas du insister comme ça... Je me sens bête maintenant... Je suis touchée que tu me fasse confiance à ce point, j'imagine que tu ne dois pas dire ça à n'importe qui... J'essaierai de me montrer digne de ça Gary, je te le promets !

Les dernières minutes avaient été riche en émotion, et lourdes de signification pour eux deux... Ils restèrent un long moment silencieux, n'osant plus parler pour ne pas perdre une miette de cette conversation. C'est elle qui brisa le silence, une petite note d'humour pour repartir de plus belle, elle en avait besoin après toute cette émotion. Elle déchira un bout de parchemin et griffonna quelques mots : Alto Cumulus. Elle se mit à rire en se tournant vers Gary.

- Dommage ! Je n'ai aucune chance alors ? Moi qui voulait te sortir le grand numéro ! Tant pis pour moi !... Tiens, c'est le mot de passe pour accéder à Serdaigle, si tu as besoin de parler, ou simplement de fuir ton dortoir, je suis toute seule pour le moment dans ma chambre, n'hésites pas... Elle lui sourit, il était si craquant, et semblait soulagé de... D'elle ne savait pas quoi, mais Gary semblait être heureux... Alors... "Il" est gentil avec toi au moins, parce que sinon, tu me le dis hein ?... Me battre avec un mec ne me fait pas peur...

« Je comprends… ici aussi, probablement, mais peut-être que vous auriez pu vous arranger quand même afin de pouvoir communiquer. Il y a toujours moyen de communiquer, quand on le désir… mais je suis convaincu que tu te trouveras quelqu’un d’encore mieux que lui… quelqu’un qui saura t’attendre même s’il y a un océan de distance entre vous deux. »

Si Andrew avait été dans le cas de Tatiana, il l’aurait attendu tant et aussi longtemps qu’il l’aurait fallu. Gary doutait sincèrement d’arriver à se trouver qui que se soit d’autre dans sa vie et il tenait tout autant à Andrew qu’à sa jeune sœur.
Puis, il avait murmuré à Tatiana que la personne qu’il avait dans sa vie était un « il ». Il avait peur de sa réaction, sachant que ce n’était pas toujours bien accepté, autant pour les sorciers que pour les Moldus. Il trouvait cela horriblement embarrassant, par contre, que ce ne soit pas toujours bien accepté. Il serait encore rejeté par beaucoup parce qu’il fou d’amour pour un autre homme… décidément, Gary n’avait pas de chance… mais au moins, il ne serait pas seul, cette fois. Il avait Andrew…
Tatiana prit sa main valide entre les siennes. Gary releva un peu les yeux, mais sans plus. Elle s’en voulait? Elle ne le détestait pas pour cela? Soulagé, il lui sourit doucement, visiblement ravi de la réaction de la jeune femme. Au moins, elle ne lui avait pas balancé des insultes. Elle continuait de lui parler et restait avec lui… Gary se sentait réellement soulagé.

Le jeune homme ne dit rien, préférant garder le silence, sachant que les paroles étaient inutiles, à présent. Il était reconnaissant envers Tatiana et elle devait bien le sentir. Elle lui faisait beaucoup penser à Ohena. Il avait, tout comme avec Ohena, l’impression de la connaître depuis années… pourtant, il venait à peine de la croiser. Il aimait sa présence rassurante, sa gentillesse à son égard, sa vivacité d’esprit, sa compréhension… C’était différent d’avec Andrew. Son beau blond ne pouvait pas le comprendre autant que Tatiana, il n’avait pas vécut la même chose que lui, même s’il savait ce qu’était la perte d’un être cher.
Il l’observa griffonner quelques mots sur un parchemin. Elle lui dit qu’il s’agissait du mot de passe de Serdaigle, au cas où…

« Pas de chance, non désolé! Tu veux un mouchoir au cas où tu aurais envie de pleurer? Après tout, tu as raté l’occasion de te retrouver avec un gars aussi beau que moi! » il se mit à rire, sortant un mouchoir de la poche de son pantalon qu’il tendit à Tatiana comme on le voyait parfois dans les films moldus, lorsqu’une pauvre fille était en pleurs. Heureusement que la bibliothèque était vide… On l’aurait probablement trouvé complètement fou de blaguer de la sorte et de rire si fort, mais il n’avait pas pu s’en empêcher. Il mit quelques minutes à se calmer avant d’ajouter : « Merci pour le mot de passe. C’est gentil! »

Il prit le même parchemin et en déchira aussi un bout avant d’écrire le mot de passe du dortoir de Poufsouffle. Il le tendit à Tatiana :

« Ma chambre est la première du dortoir, tu ne pourras pas la manquer. Par contre, la mienne est pleine, mais tu peux y venir quand tu veux. On aura l’occasion de se retrouver seuls de temps en temps, Loriane était en déprime, mais elle recommence à sortir et l’autre occupant de la chambre est plus ou moins présent. Je ne le connais pas vraiment. »

Il sourit à la question de Tatiana à propos de son petit ami :

« Oui, il est très gentil avec moi… aussi doux qu’un agneau! Il a une salle réputation dans Poudlard, en tout cas… La plupart des gens le voient comme un dragueur. Beaucoup ne l’aiment pas, mais la plupart des filles sont complètement gaga devant lui. Je les comprends, il est… magnifique, mais cela me rend un peu jaloux… Et puis pour le moment, il tient à garder sa réputation de tombeur de dame. Il est à Serpentard et son père… refuse de comprendre qu’il puisse aimer homme. Il a… tué le petit ami d’Andrew quand il les a surpris ensembles. Il ne veut pas que cela se reproduise avec moi, alors… il doit garder cette réputation et continuer de coucher des filles pour que l’on ne soupçonne rien, le temps qu’il puisse s’arranger pour que son père ne puisse rien faire. J’ai… du mal à croire qu’il puisse faire tout cela pour moi, parfois. Je me demande comment un jeune comme lui, aussi beau et aussi fort puisse… m’aimer à ce point. Je n’ai ni ses talents, ni sa beauté… je n’ai aucune confiance en moi et en plus je suis borgne. »

Comme pour appuyer ses dires, il agita sa main devant son œil aveugle. Un œil normal aurait bougé, aurait cillé… mais pas le sien.

- Tu es gentil ! Je suppose qu'on aurait pu essayer de communiquer comme tu dis... Elle baissa les yeux, redessinant le contour des doigts du jeune Poufsouffle. J'espère que tu as raison, que je trouverai quelqu'un qui m'attendra même si je suis loin !.. Elle étouffa un rire, relevant les yeux vers lui. Je n'aimerai pas me retrouver vieille fille, à la peau verte et boutonneuse... Si tu as un frère jumeau, ou un ami que ça interesse ?...

La bonne humeur l'emporta et elle éclata d'un rire franc et cristallin quand il lui tendit un mouchoir, pour essuyer ses pleurs. Le beau Gary n'était pas libre, tant pis pour elle... La jeune Serdaigle se releva, mimant une poignante scènette de chevalerie, le jeune homme se laissa gagner par le fou-rire de Tatiana. La main sur son coeur, elle déclama sa flamme à un Gary hilare.

- Oh ! Preux et noble chevalier ! J'accepte ce... Trophée pour gage de votre amour éternel... Souffrez que je ne puissasse point vous le restaurer à notre prochaine rencontre, si je n'eusse point le temps de le faire nettoyer !... Elle essuya les grosses larmes, provoquées par le fou-rire, qui lui coulaient sur les joues...

Il leur fallut plusieurs longues minutes pour réussir à se calmer, n'osant plus se regarder pour ne pas se remettre à rire... Puis ils redevinrent sérieux, Gary lui aussi lui donna le mot de passe pour entrer chez les Poufsouffles, lui assurant qu'elle pouvait venir quand elle le voulait. Il lui parla de son petit ami, un Serpentard, dont le père avait tué l'ex petit copain de son fils, en découvrant son penchant pour le même sexe... La Serdaigle fit une moue horrifiée. Qui pouvait être assez stupide et méchant pour faire une telle chose ? Et maintenant, elle aurait peur pour lui...

- Promets-moi que tu feras attention à toi. même si vous devez vous cacher, l'important, c'est que vous soyez heureux tous les deux, toi et Andrew ?... Blond, grand, cheveux longs, terriblement frimeur, beau gosse et il le sait... On parle bien du même ?..

C'est là qu'elle fut la plus surprise, elle avait du mal à imaginer Gary avec ce macho invétéré. Elle ne lui avait jamais parlé, seulement croisé une fois ou deux. Mais il traînait derrière lui une sacrée réputation. On lui avait bien recommandé de se méfier de lui, et de l'éviter au maximum... Gary recommençait à se sous-estimer, se demandant comment on pouvait s'interesser à lui. Tatiana replongea dans ses yeux clairs.

- Je t'arrête tout de suite !... Il faut que tu cesses de te croire tellement inexistant. ce qui compte, c'est ce que tu as là ! Elle posa sa main sur la poitrine du jeune homme, sentant battre son coeur. Regardes-moi ! Je me moque totalement que tu sois borgne... Tu aurais été boiteux ou cul de jatte que ça ne m'aurait pas empeché de venir te parler... Tu me plais comme tu es Gary ! Ne laisse personne te dire le contraire ! Jamais !

Il sourit et secoua doucement la tête :

« Désolé, pas de jumeau et pas d’ami non plus. Essaie de mettre des annonces dans Poudlard, tu te trouveras peut-être un intéressé? » dit-il, tirant la langue pour montrer qu’il blaguait.

La plupart de ses amis, de toutes façons, étaient pour la plupart des filles. Alienor, Loriane, Tatiana… Et puis il pouvait facilement compter ses amis sur une seule de ses mains. Gary n’était pas des plus populaires, ici… et cela l’arrangeait un peu, de passer souvent inaperçu. Il avait toujours été assez solitaire et sa difficulté à tenir une véritable conversation le mettait souvent mal à l’aise. Enfin, il se débrouillait mieux depuis qu’il était avec Andrew, mais il avait beaucoup de chemin à faire.
Mais un fou-rire comme celui-ci, il avait encore plus du mal à en avoir, normalement! Il en avait mal aux joues et il en pleurait tellement il riait. Néanmoins, il en avait besoin. Le rire était ce qu’il y avait de mieux, contre le stress… et Gary était une vraie boule de nerfs depuis que sa sœur était à l’hôpital. Rire comme ça le détendit, même s’il eut le plus grand mal à retrouver son sérieux.

« Oh là là! J’ai rarement tant rit! J’en oubliais presque combien ça pouvait donner mal aux joues un fou-rire! »

Il sourit, se massant les joues de sa main valide avant d’essuyer ses yeux encore remplit de larmes tant il avait pu rire.
Puis, le sujet, ce fit plus sérieux, quand il se mit à parler d’Andrew.

« Ne t’inquiètes pas, nous sommes prudents. Je n’en parle qu’à des gens de confiance, mais tu es la seule qui sait ce qu’implique ma relation avec Andrew… Moi aussi j’ai été horrifié de savoir ce qui été arrivé au petit d’Andrew et j’en suis terriblement attristé… mais Andrew tient cela mort. Et moi aussi… Je ne tiens pas à mourir. Et oui, on parle du même Andrew, le dragueur par excellence dont toutes les filles rêvent… Tu l’as croisé, j’imagine? Ne te fie pas à ce qu’il laisse paraître, il n’est aussi terrible que cela. D’accord, il fait un tas de choses avec lesquelles je suis en désaccord, mais je n’ai pas vraiment le choix d’accepter ce qu’il fait. Ça m’évite souvent un tas d’ennuis et en particulier avec les autres Serpentards. Je ne peux pas lui en vouloir de vouloir me protéger. Mais je trouve… qu’il exagère parfois un peu trop. Je peux me débrouiller seul, mais il refuse de l’entendre… et quand j’ai l’occasion de lui prouver que je peux régler seuls mes problèmes, je me retrouve dans la merde jusqu’au cou. Je suis presque certain qu’il a convaincu certains de ses amis de garder un œil sur moi. »

Il conseilla néanmoins à Tatiana d’éviter d’approcher Andrew. Il n’avait vraiment pas envie qu’elle ait le même sort que cette pauvre Loriane. Et il valait mieux qu’elle évite de lui dire qu’elle savait tout, Andrew pourrait croire à du chantage… Enfin, Tatiana était au courant que tout cela était plutôt un simple cinéma, qu’Andrew n’était pas aussi coureur de jupons qu’il le laisse entendre, mais Andrew restait capable du pire comme du mieux.
Puis, Gary avait recommencé à se rabaisser, comme il le faisait souvent, d’ailleurs. Il aurait pu continuer encore longtemps, ainsi, mais Tatiana l’empêcha d’aller plus loin. Décidément, elle avait du mal à supporter qu’il puisse tant manquer de confiance en lui-même. En même temps… elle ne pouvait pas en vouloir à Gary. Le jeune Lowell, si souvent rejeté, si souvent battu par des camarades de classe… ça l’avait détruit complètement et maintenant, il se reconstruisait petit à petit, morceau par morceau. Cette année, c’était l’étape du petit ami et des amis. Il ne put s’empêcher de rougir aux propos de Tatiana :

« Désolé… j’aurais dû me taire… Ça me fait juste… étrange d’exister si soudainement pour quelques personnes. Mais… est-ce que… je peux te demander de ne pas parler de ma relation avec Andrew? Et de mon œil aveugle? Il y a trop de gens qui seraient ravis de profiter du fait que mon champ de vision est limité de ce côté-là. Je m’arrange pour que cela se sache le moins possible. »

Le fou-rire qui les avait emporté tous les deux, avait fait un bien fou aux deux jeunes gens, malgré les crampes qu'ils avaient attrapé aux niveaux de la mâchoire . Tatiana se dit qu'elle avait vraiment eu de la chance de tomber sur Gary dans la bibliothèque. C'était de loin la meilleure idée qui lui soit venue depuis plusieurs mois. La jeune femme regarda son interlocuteur dans les yeux, se promettant elle-aussi de garder un oeil sur lui... Sans qu'il s'en aperçoive, bien entendu. Elle se souvenait qu'elle avait toujours eu une tendresse particulière pour les garçons qui n'avaient pas peur de dévoiler leur sentiments comme il venait de le faire...

Elle se souvint d'une petite phrase qu'il avait dit au début de l'après-midi... *Si j'avais été plus courageux, je serai peut-être à Gryffondor ou à Serdaigle !*

- Tu sais Gary, je ne crois pas que le courage soit l'apanage d'une maison plutôt qu'une autre ! D'après moi, le courage n'est pas un fait d'armes, tout le monde peut être amené à se battre un jour ou l'autre. Sa véritable nature se cache en chacun de nous et... Elle prit une grande inspiration avant de continuer. Waow !... Tout ce que tu viens de me raconter : je n'en reviens toujours pas ! Tu es sans aucun doute la personne la plus courageuse que je n'ai jamais rencontré, et je n'en croiserais sûrement jamais d'autre jusqu'à la fin de ma vie... C'est pour ça que je ne peux pas te laisser dire des choses pareilles sur toi ! Tu te rends compte de tout ce que tu es en train de vivre ? Tu combats plusieurs fronts à la fois, et tu es toujours là... A tendre le dos jusqu'au prochain coup dur ! Sans même te plaindre !... J'en connais beaucoup... Et moi la première ! Qui aurait baissé les bras, qui aurait abandonné...

Lui aussi lui conseilla de se tenir éloignée d'Andrew, il semblait être assez colérique, et plutôt lunatique. Il paraissait anxieux qu'il puisse lui arriver quelque chose. Tatiana se demandait bien ce que ça pouvait être, puisque le jeune homme avait découvert ce qui se cachait de mieux dans le Serpentard, il ne pouvait pas être aussi mauvais que ça ! Gary lui demanda de garder leur conversation secrète. Bien sûr, c'était l'évidence même...

- Tu n'as pas besoin de me demander ça... Je ne trahirai ni notre amitié, ni ta confiance, c'est hors de question ! Et puis cette histoire ne regarde que vous ! Quant à cette blessure ! Ca ne se remarque même pas ! C'est plus pour toi que ce doit être gênant, et obsédant !... Je garderai tous tes secrets intacts, ne t'inquiète pas !

Tatiana prit le beau visage du Gary entre ses mains et s'approchant de lui, elle déposa un tendre baiser sur la bouche du jeune Poufsouffle. Elle avait refermé ses lèvres sur le siennes, comme une caresse, sans aucune arrière pensée, juste par amitié. Gary eut l'air un peu surpris mais n'en dit rien... Elle oubliait quelque fois que les occidentaux n'avaient pas l'habitude d'être si tactiles, alors que les Russes...