une beignade [libre] (on est deux mais on peut être plus!)

Il était aux alentours de quatre heurs lorsqu'une ombre fluette se glissa dans la nuit, légèrement, sautillant presque, vers le lac. Alienor aimait en effet les bain de nuit et cela faisait plusieurs années qu'elle avait l'habitude d'en prendre dans le dangereux lac de Poudlard. Elle aimait quand l'eau calme et lisse dormait profondément, entrainant dans son sommeil les créatures qui y vivaient. Elle aimait lorsque les couleurs n'étaient pas encore apparues et que tout était gris. Cette palette infinie de nuances tristes variant entre le noir et le blanc. Tout était silencieux et tout dormait, elle était la première à savoir que l'on n'était plus la veille, la première à s'en rendre compte. Ses grands yeux verts, vifs et brillants pouvaient alors capter le moindre détail de ce qui l'entourait car rien ne bougeait excepté les feuilles que le vent faisait chuchoter. Elle aimait également fermer les yeux pour ne plus avoir qu'un seul sens: l'ouïe. Ainsi, elle passait le temps de son bain à décrypter tous les messages que la forêt interdite transmettait d'un endroit à l'autre sous la forme d'un chant murmuré que les feuilles se passaient de bouche à oreille.
Cette fois-ci, comme certaines précédentes, l'eau était plus froide que d'habitude. Alienor décida de rester au bord de ce lac mélancolique, assise sur ses habits étalés par terre, à écouter et à observer le parc, la forêt et le lac, ses longs cheveux noirs détachés dans lesquels passait le vent, les emmêlant quelque peu. Elle laissa sa peau dénudée à l'épreuve du froid qui lui donnait la chaire de poule sous son petit maillot de bain dont le bas n'était que bout de tissu et ficèles et dont le haut couvrait à peine le tiers de sa volumineuse poitrine. Ce petit bikini rouge mettait en valeur ces yeux verts et allait bien avec ses cheveux d'un noir d'ébène. Son attention fut attirée par un chat rayé qui lui rappela alors cette ancienne professeur et directrice de Poudlard après Dumbledor dont lui parlait souvent son grand-père quand il lui contait la vie de Harry Potter. Celui-ci restait chez lui avec Ginny et ses enfants étaient comme des frères cadets pour Teddy Lupin. Elle était déjà allé voir le survivant qui lui avait aussi narré ses extraordinaires aventures auprès de l'Ordre du Phoenix et bien d'autres encore. Elle était perdue dans ces pensées ci lorsqu'elle en fut tirée par un bruit de pas, elle espérait bien fort que ce ne soit pas un professeur ou le gardien.

Alienor releva la tête pour se trouver nez à nez avec une jeune fille qui devait avoir son age et qui, selon son uniforme était de Serdaigle. Alienor, exception faite de Srious, n'aimait pas les Serdaigles ni les Poufsouffles. Elle regarda la fille.

-Que puis-je pour toi? demanda-t-elle l'air de rien, comme s'il était tout à fait normal d'être en maillot de bain dehors, en plein nuit près d'un lac truffé de monstres, Tu me dérange un peu à vrai dire, alors…Oh! Mais tu es l'attrapeuse des Serdaigles! On peut dire que t'es douée! Tu ne montres pas tout mais on devine ta maîtrise tout de même. C'est pour ça que je n'ai pas vraiment réfléchi et que j'ai tout sorti dès la première fois. Ma foie, tu seras une bonne rivale.

Elle tourna les talons et s'en alla. Cependant elle revint sur ses pas et observa son adversaire de la tête aux pieds, relevant chaque détail trahissant un quelconque sentiment, chaque geste révélant son assurance, chaque étincelle de son regard. Oui, cette file serait sa rivale.

-Je suis toujours sincère et je tiens à te dire que je te tiens en estime malgré ta maison, ce qui ne veut pas dire que je t'apprécie mais simplement que je ne te méprise ou ne te déteste pas. Mais je doute, de toute façon que tu porte un quelconque intérêt à mes sentiments, et je suppose même qu'après m'avoir vu déballer presque tout ce que je savais tu dois me mépriser et t'être dis que je ne suis qu'une prétentieuse qui veut être bien vue. Bref, maintenant, si tu veux bien, j'aimerais que tu me laisses car tu ma gènes vraiment.

Alienor retourna s'asseoir sur ses habits et laissa le vent souffler sur ses épaules nues, ce qui lui arrachait de faibles frissons dont elle se délectait. Le froid… Cette sensation glacée qui nous faisait ressentir la mort près de nous. L'assurance que la vie s'arrêterait et qu'on ne vivrait jamais éternellement. Cette idée la rassurait lorsqu'elle était seule et l'attristait lorsqu'elle était en bonne compagnie.
Alienor regarda ce monde sans couleur et se dit qu'elle ressemblait à Antigone, et que, peut-être, elle devrait elle aussi renoncer à la vie.

-Crois-tu qu'il fait bon de mourir?

Alienor regarda le visage de la Serdaigle qui avait l'air vexée, triste et surtout furieuse. Elle la regarda attentivement.

-Je crois que j'ai touché un point sensible, excuse moi...je dis ça mais je sais que ça ne te fait rien que je m'excuse et moi, ça ne me fait pas grand chose que je t'ai fais mal. Bref, tu te trompes, j'ai perdu plusieurs personnes. Mais vois-tu je crois qu'il avaient tous plus ou moins aucun regret. On ne peu pas savoir si la mort fait mal ou soulage. On sait juste que ça nous fait mal quand d'autres meurent.

Elle se tue. Alienor (l'autre) devait avoir envie de partir car elle (la Gryffondor) lui avait sûrement fait du mal. En fait Alienor (la Gryffondor) ne s'en souciait pas vraiment, elle regarda la Serdaigle en coin et plongea un pied dans le lac. Le froid qu'elle ressentit lui dressa les cheveux sur la tête. Elle se baissa pour prendre de l'eau dans sa main et la versa sur sa nuque car elle voulait une mort douce et non violente. Une fois habituée à la température, elle se glissa doucement jusqu'à l'endroit ou le sol se creusait tout à coup. Là elle prit une grande inspiration avant d'adresser à son homonyme un radieux sourire, heureux.

-Bon, eh bien je te dis au adieu. Tu sais, tu es peut-être mon homonyme mais tu es tout de même mon antonyme. Je ne sais vraiment pas pourquoi je te dis ça mais bon, autant dire ce qui me passe par la tête.

Elle se détourna de l'autre jeune fille et se laissa couler dans le profond trou.

Elle explora les profondeurs. C'était beau. D'une seule couleur vert-gris. Elle pouvait différencier chaque espèce de plante marine dont elle se servait en potion car elle adorait cette matière. Elle alla au plus profond. Là elle pu observer les terrifiantes sirènes dormir. Elle était si captivée par le spectacle de toutes ces créatures dormant sagement et qu'elle pouvait approcher alors qu'elles étaient si redoutables qu'elle en oublia sa respiration. Mais bientôt un premier spasme la secoua : son organisme manquait d'air. Elle ne remonta pas pour autant. Continuant à observer toutes ses créatures. Cela devait faire dix bonnes minutes qu'elle était sous l'eau et les spasmes se répétèrent. Ca ne la convainquit pas de remonter.